Quand le train redémarre après un trop long arrêt, on s’en émerveille. Comme on devrait s’émerveiller du fait que, dès qu’on a besoin d’eau, on tourne un robinet, et de l’eau potable – et même chaude si besoin – sort. On veut aller quelque part en France ou en Europe ? Quelques heures de TGV propre et silencieux, et on est là où quelques journées de cheval n’auraient pas suffi il y a deux cent ans. On veut voir son bébé in utero comme à travers une vitre, savoir si c’est une fille ou un garçon ? Une sonde à échographie. Les paroles d’une chanson oubliée ? Internet nous les chuchote. Un livre qu’on ne vend plus depuis trente ans ? Des mots tapés sur un site de livres d’occasion nous l’envoient.
Sommes-nous ébahis quand nous voyions en temps réel un évènement à l’autre bout de la planète ? Rions-nous de bonheur de sortant du tambour du linge propre que nous n’avons pas lavé ? Pleurons-nous de joie en voyant un être aimé à mille kilomètres nous parler via un écran ? Sourions-nous de soulagement en prenant médicaments et vaccins ? Crions-nous victoire quand notre titre de transport magnétisé nous ouvre, moderne sésame, l’accès au quai ?
Dommage.
Partons à la chasse aux baguettes magiques invisibles, aux petites fées électricité, aux formules cachées et aux miracles trop éclatants pour être reconnus.